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 JANE ϟ She has no idea the effect she can have.

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Héphaïstos E. Hopkins
Héphaïstos E. Hopkins

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MessageSujet: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyLun 27 Fév - 16:17

JANE ϟ She has no idea the effect she can have. Ubtba
La tête posée sur l’oreiller, le bras positionné derrière la nuque, je profite de la douceur de la couverture sur mon corps nu. Je ferme les yeux, réfléchis. Encore une journée qui risque d’être surchargée. Je n’ai pas envie d’aller travailler aujourd’hui, j’ai déjà bossé sur mes dossiers tout le week-end. Je crois que je vais prendre un petit jour de congé, comme ça, pour le plaisir. De toute façon, mes collègues prendront le relais si jamais je ne suis pas là. Après tout, c’est moi qui les paye. Je n’ai pas envie de prétexter que je suis malade alors que ce n’est pas le cas, il faut dire ce qui est, je suis complètement épuisé. Et pourtant, aucune soirée ce week-end. Pas de baise ni rien. Je rouvre les yeux et pour la seconde fois ce matin, la douce lueur du soleil vient me titiller les yeux, pour faire en sorte qu’ils piquent un peu. Je souris au plafond. Le soleil n’y est pour rien, c’est même plutôt une bonne nouvelle de le voir se lever de nouveau à sept heures du matin et non plus à neuf heures. Cela rallonge considérablement mes journées, me laisse plus de temps pour faire ce que j’ai à faire. Tant mieux. Je m’extirpe de sous mes couvertures et me dirige directement vers la salle de bain. Je ne ressens réellement aucune gêne à l’idée de me promener, nu, à l’intérieur de l’immense hôtel privé qui nous sert de maison, à mon oncle et moi. Je sais qu’il n’est plus entre ces murs depuis deux bonnes heures minimum et que je ne risque pas de tomber malencontreusement dessus. Je me glisse sous le pommeau de douche. C’est une belle douche italienne, comme on n’en fait plus. L’eau froide colle mes longs cheveux bruns sur mon visage, je les écarte d’un simple geste de la main. Je n’arrive pas à garder les yeux ouverts avec la pression de l’eau.
Je sors de la douche une demi-heure plus tard, complètement propre et la morsure de l’eau froide sur ma peau, fraichement interrompue. Bon Dieu, qu’est-ce que ça peut faire du bien ! J’attrape une serviette à la volée et commence à me frotter la tête dire de m’éponger un peu. Après quoi, je traverse l’habitation en sens inverse afin de rejoindre ma chambre. Toujours aucune gêne à me balader nu. Par contre, la femme de ménage présente à ce moment là, ne voit pas les choses de la même façon. Lorsqu’elle me voit, ses joues s’empourprent et elle se retourne afin de ne plus me voir nu. Je coince ma serviette autour de mes hanches et après m’être excuser, rejoins enfin ma chambre. Là, je fouille dans l’armoire afin de trouver une tenue à peu près potable pour la journée. J’enfile un caleçon, et après je fais au mieux. Une fois cela fait, je me saisis de mon téléphone et compose le numéro de mon cabinet d’avocat. C’est Mark qui décroche. Je lui explique donc rapidement que je suis beaucoup trop exténué pour pouvoir me pointer là-bas dans la journée et il me promet de m’appeler le soir même pour me faire un compte rendu de la journée. Je raccroche puis me dirige dans la petite pièce dont seule ma chambre a accès, et qui contient uniquement un lavabo et quelques produits de toilette. Je sèche rapidement mes cheveux à l’aide d’un sèche-cheveux, les brosses rapidement, puis rase un peu ma barbe. J’ai de la chance qu’elle ne pousse pas trop vite. Après quoi, je regarde ma montre. Il est déjà neuf heures, à croire que ma courte conversation téléphonique a duré plus de temps que prévu. Je dévale les escaliers en enjambant les marches deux par deux, pas que je suis pressé, mais c’est une habitude. Dans l’entrée, la femme de ménage fait les poussières. Je lui adresse un signe de la main auquel elle ne répond pas, je crois qu’elle ne s’est pas encore complètement remise du fait de m’avoir vu nu. Tant pis. Mon regard est attiré par une toile aux couleurs flamboyantes, posée contre un mur. Je m’en saisis et la regarde, un sourire aux lèvres. Je la prends avec moi et me dirige vers une petite salle du rez-de-chaussée que j’ouvre rapidement. Une chambre d’amis mais pas seulement. Les murs sont recouverts de toiles de cette même artiste. Janice. J’accroche cette toile au milieu des autres, elle se fond bien dans la masse. Enfin, je veux dire, toutes ces toiles sont plus magnifiques les unes que les autres, elle suit bien le rythme quoi. Alors que je contemple toutes ces œuvres, une envie nait au creux de ma tête. Je veux la voir, maintenant. Je me saisis de mon portable dans ma poche et compose rapidement son numéro. Je le connais par cœur. « Salut ma chou, tu vas bien aujourd’hui ? Cela te dirait que l’on se voit ? » Je souris à un tableau tandis que je le redresse en parlant. Si tout va bien, la demoiselle sera là dans moins d’une demi-heure. C’est peut-être bizarre, mais son quartier n’est pas si loin du miens. Enfin, c’est bizarre dans le sens où l’on n’habite pas du tout le même genre de quartier.
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Janice-Leen Baudelaire
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyLun 27 Fév - 22:53

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« He, ça te dit qu'on baise ? » Je ris, bois une gorgée de vodka et m'installe à cheval sur lui. « Si je te disais non, tu me violerais ? » Il répond pas. J'acquiesce. Ouais. Je me relève. La musique est à fond, les voisins râleront sûrement demain pour tapage nocturne. Mais bon, j'en ai rien à foutre. Je lève les bras, ondule au rythme de la musique, bouge dans tous les sens comme si mon corps ne contenait plus d'os. Merde, qu'est-ce que c'est bon. Je bois à nouveau une gorgée de vodka à la bouteille. Merde, qu'est-ce que je suis bourrée. Je jette un regard furtif sur le côté. J'arrive pas compter les bouteilles. A vrai dire, c'est un peu flou autour de moi. Comme si tout allait trop vite et que je fonctionnais au ralenti. C'est ... brouillé. Mon corps continue de remuer. Puis, je trébuche et m'étale lamentablement sur le sol. « Aïe. » J'éclate de rire. La bouteille ne s'est pas brisée, heureusement. Il se penche au dessus de moi. « Tu vas bien ? » Je ne dis rien et l'attire vers moi pour l'embrasser. Nos bouches ne se quittent plus. Nos fringues virevoltent. On se lâche, se balade, se découvre, on crie. C'est tout. Tintintintintin ♪ retentissent les premières notes de la plus connue des chansons de Steppendwolf. D'un main maladroite, j'attrape le cellulaire. Je décroche mais n'ose pas balancer le premier mot. Si c'est quelqu'un qui m'appelle pour rien, je l'étrangle. « Salut ma chou, tu vas bien aujourd’hui ? Cela te dirait que l’on se voit ? » Merde, Hephaïstos. Je me redresse brusquement et m'efforce de prendre une voix plus ou moins réveillée, mais pas la voix cassée qu'on a près une soirée beuverie et coucherie. « Salut. Ouep, le temps de m'habiller et j'arrive. A tout à l'heure. » Appel cours et utile. Je sors du lits en prenant soin de m'entourer du draps. Laissant l'inconnu nu et encore à moitié endormi. Je ramasse ses fringues une par une et lui balance le tout. « Allez, oust ! » Il râle, se redresse et enfile lentement ses fringues. Trop lentement. « Grouille-toi, merde ! » « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu dois voir ton copain ? » Je me retourne. Si j'avais eut la possibilité de lui balancer des éclairs, je l'aurais fait. Mais bon. Le nez dans mon armoire. J'en sors une jupe noire à pois blancs et un de ses débardeurs qu'on dit mal coupés ou trop grands qui laissent bien voir le soutien-gorge s'il y a. J'enfile donc des sous vêtements noirs, simples, légèrement dentelés. Puis la tenue préparée. Je m'en fiche s'il fait froid. Je choisis des escarpins achetés d'occasion. Noirs. Bon, dieu, l'autre idiot n'est toujours pas partit. J'enfile ma veste en jean. Halène ? Merde. Je me brosse les dents aussi vite que je peux. Difficile de se débarrasser de l'odeur de l'alcool. Je démêle rapidement mes cheveux. Bon pas grave, pas de tresse pour aujourd'hui. J'attrape mon sac et check ce qu'il y a dedans : carnet de croquis, crayons, .. Crayon, merde. Maquillage. Un trait sous les yeux, une touche de fond de teint léger pour les cernes. Voilà. Alors, inventaire : carnet de croquis, crayons, porte-feuille (vide, en passant), et autres trucs de filles inutiles. Téléphone en main. Allez.

Enfin, sur la route. J'ai pas la forme pour marcher. L'inconnu idiot est juste devant moi. « T'as pas une moto toi, par hasard ? » Il acquiesce et me fait signe de le suivre. Je grimpe derrière lui, enfile le casque qu'il me tend et lui indique le chemin. Du coup, ça a prit moins de temps. Il s'arrête, je descends et lui rends le casque. « Merci. » Il me fait un signe et s'éloigne. Pfiou. Sans lui, je serais foutue. Je me retourne pour faire face à l'hôtel. Quelques pas, je pousse les portes. Je crois que je détesterais habiter dans un truc aussi grand. Malgré ma claustrophobie, je l'entends. Mon appartement est plutôt grand pour ce qu'il est. Je veux dire, j'ai la place de peindre quoi. Bref, ici, c'est tout le contraire de chez moi. Je croise la femme de ménage. « Bonjour ! » Je lui lance en souriant. Elle me répond par un sourire léger, vraiment léger. Bizarre. Je sais où le trouver. J'entre dans la pièce. « Décidément. Je la trouve bien triste cette salle. » Comme je trouve triste mon art tout entier. Ma vie toute entière. Malgré ça, j'adresse un énorme sourire à Heph. Je l'aime bien, il est bien.
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Héphaïstos E. Hopkins
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyMar 28 Fév - 13:00

Je raccroche et remets mon portable dans ma poche. Un sentiment de bonheur profond m’envahit tandis que je me dis que je vais bientôt la voir. L’avoir prêt de moi quelques instants, c’est tout ce dont j’ai besoin. Pour une fois que c’est moi qui l’appelle pour lui demander de venir. Je m’approche du mur et commence à caresser une toile. La peinture n’est pas plate, elle forme de petites bosses sur le tableau. Je souris. C’est quelque chose qui m’a toujours manqué lorsque j’allais dans des musées avec mon père ; de pouvoir toucher les tableaux. Suivre les mouvements du pinceau de l’artiste du bout des doigts, se faire piquer par les bouts de peinture qui dépassent. Pour une fois, ne plus avoir à toucher avec les yeux, mais bien avec les doigts. A ce moment là, je ressens toutes les méandres de l’esprit de l’artiste. Je perçois son esprit torturé. Janice. Pauvre de toi. Comme j’aimerais pouvoir t’aider ! Je me mords là lèvre inférieure tandis que j’imagine le visage de la jeune femme en face de moi. « Décidément. Je la trouve bien triste cette salle. » Je sursaute. Je ne l’ai pas entendu arriver. Quelque chose change à l’intérieur de moi, je me sens soudainement plus détendue et il y a comme une flamme qui se consume dans ma poitrine. Chaleur humaine ? Peut-être bien, mais pas seulement. Je fais rapidement volte-face pour contempler son visage. Elle n’a pas eu besoin de sonner, la porte est ouverte. Ou alors c’est la femme de ménage qui lui a ouvert. L’un dans l’autre, cela revient au même puisqu’elle est là maintenant. Je lui adresse un large sourire avant de m’approcher d’elle pour lui faire la bise. « C’est un plaisir de te retrouver. » Je la sers un court instant dans mes bras, heureux d’enfin la retrouver. Après tout, c’est une bonne amie et une excellente confidente. La femme parfaite quoi. Qu’est-ce que j’ai dit ? Non rien, vous n’avez rien entendu, rien vu d’accord ? Je hume son odeur, essayant d’imprégner mes narines de l’odeur si particulière de la peinture acrylique, généralement mêlée à une légère odeur de parfum. Mais cette fois, une autre odeur se mêle à la sienne. Je me recule un peu et fronce les sourcils. Alcool et Armani. « Dis moi, l’une de tes nombreuses conquêtes t’as encore emmenée dans ses moments de beuveries ? » Je reste quelques secondes avec un air sévère, avant de me détendre et de partir dans un éclat de rire. Elle n’a aucun compte à me rendre de toute façon. Et ce même si je passe au pieu après un gros balochard. Quoi que, j’évite tout de même de penser à ça. Je lui attrape la main et l’entraine avec moi à l’extérieur de la pièce. Après quoi j’éteins la lumière et ferme la porte. Je sais qu’elle déteste cette pièce. Et pourtant, c’est mon havre de paix personnel, l’endroit où je vais me réfugier quand je ne vais pas bien. « Je sais que tu n’aimes pas cette pièce. Viens, on va ailleurs. » Je me dirige vers l’escalier, lui faisant signe de me suivre. Je croise à nouveau la femme de ménage qui m’adresse un regard interrogateur. Je détourne le regard, je n’ai aucun compte à lui rendre. J’adresse un grand sourire à Janice, l’incitant à me suivre dans l’escalier. Nous montons ainsi deux étages avant que je n’ouvre la porte de ma chambre, lui faisant signe de passer la première.


Dernière édition par Héphaïstos E. Hopkins le Jeu 1 Mar - 17:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyJeu 1 Mar - 10:53

Il me fait la bise, je souris toujours. Il me dit qu'il est content de me voir; je souris encore. Il me sert contre lui, je souris. Depuis combien de temps suis-je réellement en manque d'affection ? Depuis longtemps sans doute. Il se recule légèrement en faisant un peu la grimace. Mon odeur d'alcool mal effacée. « Dis moi, l’une de tes nombreuses conquêtes t’as encore emmenée dans ces moments de beuveries ? » Il prend l'air d'un père qui engueule sa fille parce qu'elle a mangé tous les bonbons. Puis il rit. Bizarrement, je ris avec lui, ça n'a rien de sincère, ni de spontané, je ris comme j'ai l'habitude de rire. En mentant. Sa main chaude attrape la mienne. J'aime bien ce contact, c'est doux, agréable, ça change du contact brusque des mecs de d'habitude. C'est drôle. Mais pas drôle à en rire, drôle par son changement. Je réalise que je n'ai pas répondu. De toute manière, il le sait, il me connait déjà assez pour savoir que la solitude me fait peur et que j'ai toujours besoin de quelqu'un. J'ai parfois l'impression de vivre sur le dos des autres, mais bon. Alors que je ne demande qu'un peu de compagnie, certains mecs ne demandent qu'une coucherie. Moi, ça le va, le deal est vite fait. Je préfère ça plutôt que de me mettre à palpiter, trembler et fait une de ces crises particulièrement atroces. « Je sais que tu n’aimes pas cette pièce. Viens, on va ailleurs. » Je me sépare enfin de ma propre tristesse. Enfin, elle est toujours en moi. Mais elle est particulièrement présente dans cette pièce. Peut-être parce que chacune des peintures ont leur histoire, elles représentent quelque chose ou quelqu'un qui me rappelle sans cesse ce passé. J'attends le jour où un de mes personnages sera vraiment joyeux. Je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a dit que ma peinture était torturée. Ouais, je sais. Je le suis dans l'escalier. Décidément, elle est bizarre cette femme de ménage. Je manque de tomber tant elle me distrait. Il se retourne et me sourit. Il ouvre la porte comme on ouvre la porte du paradis, comme s'il y avait une surprise à découvrir et qu'il souhaite que je sois la première à le voir. Je rentre et le regarde fermer derrière. Je la connais bien cette chambre. Je le connais bien ce lit. Tu sais parfois, tu entends une musique qui te donne des frissons. Une musique plus ou moins lente que tu as envie de suivre. Et tu danses dessus, lentement. Cette musique, tu te rends compte qu'elle correspond à toi. Son tempo, ses paroles, la voix, les instruments. Tout, tu te rends compte que c'est tout à fait toi. Je ne sais pas pourquoi je me mets à réfléchir là dessus. Allez savoir, peut-être suis-je un peu schizophrène par moment. J'attrape sa main. Un silence s'est installé. Mais parfois, le silence suffit. J'avance vers le lit en l'entraînant, perd une chaussure, puis l'autre. Et ce, pour me laisser tomber lamentablement dessus. Je suis définitivement bizarre. J'ai pas besoin de baiser. Je ferme les yeux. J'ai juste besoin de chaleur humaine. Bizarre, je suis bizarre.
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyVen 2 Mar - 13:47

Je la laisse entrer dans la chambre avant de fermer la porte derrière elle. Je veux juste que nous soyons au calme et dans un endroit confortable. Un endroit qu’elle apprécie. Alors, c’est tout naturellement que je l’ai guidé jusqu’ici. Et au bon diable la femme de ménage ! Si elle entre ici alors que nous y sommes, je fais en sorte qu’elle soit virée. Pas que je compte faire quelque chose de particulier, mais je n’aime pas être déranger lorsque je suis avec Janice. Elle me semble tellement fragile que lorsque tout est calme et que nous sommes à deux, je ne veux pas que quelqu’un vienne perturber par je ne sais quel moyen. Je veux juste avoir l’impression de pouvoir la protéger au moins quelques instants. C’est à cet instant qu’elle s’empare de ma main. La peau me brûle à l’endroit où ses doigts entrent en contact avec les miens. La sensation est agréable, mais en même temps, je ressens une sorte de douleur dans la poitrine. Elle enlève ses chaussures avec ses pieds et je fais de même, avant qu’elle ne m’entraine vers le lit. Elle s’assoit et je m’assois à côté d’elle. Ma main droite est toujours emprisonnée dans la sienne et je passe donc mon bras gauche autour de ses épaules. Je la ramène ainsi vers moi, posant ma tête sur son épaule. Malgré l’odeur d’alcool, je trouve qu’elle sent plutôt bon. Elle sert ma main un peu plus fort entre ses doigts et mon cœur se met à bondir dans ma poitrine. Cela fait un mal de chien, mais en même temps, cela me comble de bonheur. C’est un peu trop d’émotions contradictoires d’un coup pour moi. Je suis persuadée que Janice n’est qu’une amie, mais certaines fois – comme en ce moment -, je laisse le doute planait au dessus de moi. De nous. Peut-être est-ce elle la femme parfaite ? Peut-être aussi est-ce pour ça qu’elle semble si torturée ? Enfin, je veux dire, la plupart des gens rabâches sans arrêt que la perfection n’existe pas. Alors, finalement, si elle existe ? Elle se cache derrière des montagnes, se cloitre dans un coin et essaye de faire oublier qu’elle est là. Tout ça parce que les gens disent qu’elle n’existe pas. C’est un peu comme pour la fée Clochette de Peter-Pan. Si on affirme qu’elle n’existe pas, elle meurt. Un peu comme prouver que l’on a raison. Tellement parfaite qu’elle essaye de rendre ce qui l’entoure aussi parfait qu’elle, et en voulant rendre nos paroles parfaites, en voulant gommer leur exactitude, elle disparait pour nous donner raison. Et c’est ainsi qu’elle disparait. Alors, moi je sais. Je sais que la perfection se cache en Janice. Cachée derrière des montagnes de tristesse, cloitrée derrière une certaine maladie qui empêche la solitude d’exister, essayant de se faire oublier pour que sa propriétaire puisse se sentir un peu plus… Normale ? Oui, c’est sûrement cela. Mais moi j’aimerais essayer de creuser un peu, pour aller repêcher cette perfection. Et pouvoir l’exposer aux yeux du monde, montrer aux gens qu’ils avaient tord. Ainsi, pouvoir libérer Janice de cette tristesse derrière laquelle elle se cache. La laissée redevenir elle-même pour qu’elle reparte de zéro et qu’elle puisse de nouveau voler de ses propres ailes. Ses petites ailes de colombe. « Tu es magnifique. » Ces paroles s’échappent toutes seules d’entre mes lèvres, tandis que je me mets à lui caresser la joue de ma main gauche.
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Janice-Leen Baudelaire
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptySam 3 Mar - 14:12

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Ma tête sur son épaule, ma main dans la sienne. Je ne me souviens pas avoir vécut de moments aussi doux. Surtout calmes en réalité. Si peut-être une ou deux fois. Mais pas récemment. La fête finit toujours me rattraper. Vite, bien trop vite parfois. La fête vient gâcher des moments. Parfois. Après, si je n'aimais pas la fête, j'aurais arrêté, non ? Je ferme les yeux. Non, je ne suis pas fatiguée. Je suis juste .. vraiment calme. Comment dit-on déjà ? Paisible. Oui, paisible. Et c'est très agréable. « Tu es magnifique. » J'ouvre les yeux et lui jette un regard. Sa main vient caresser ma joue. Je ne le pensais pas capable de cette extrême douceur. Je me mords légèrement la lèvre et bizarrement, je rougis. On me dit souvent que je suis belle, bonne, sexy, chaude, canon, une bombe, peut-être parfois magnifique. Mais on me dit ça parce qu'on a envie de baiser avec moi, parce qu'on a envie de m'attraper. A nouveau, je ferme les yeux et j'enfouis mon nez dans son cou, comme pour me cacher. Je souffle légèrement et je souris. Mes joues reprennent rapidement une couleur pâle et je daigne enfin sortir de son cou. Je lève sa main et l'observe. Une vraie main masculine. Ma seconde main se met à jouer avec ses doigts. Bon dieu, j'ai de toutes petites mains. Après quelques secondes, je mêle mes doigts aux siens pour tout laisser retomber. J'aime bien ce contact, main dans la main. C'est doux, encore. Je redresse ma tête et embrasse légèrement la courbe de sa mâchoire. « J'ai trop bu hier. » Note personnelle : Jane, tu viens de gâcher un bon moment. « Enfin ... » Laisse tomber, tu t'enfonces. Merde. « Bref. » Oui, ça vaut mieux. Je baisse légèrement la tête. J'ai honte, je suis ridicule. A nouveau, j'enfouis mon visage dans son cou. Je pourrais rester des heures comme ça. Je ferme les yeux, laisse mon esprit divagué. Si la vie en avait décidé autrement concernant Sarah. Si moi, j'étais morte, serait-elle à ma place ? Non. Elle était bien plus forte que moi. Elle aurait été de l'avant. Elle aurait récupéré le sourire. Pour moi. Courageuse petite Sarah. Je revois son visage, doux, légèrement bronzé par rapport à moi. Ses longs cheveux blonds lui tombant au creux des reins. Elle détestait que maman la peigne, elle voulait que ce soit moi. Ils étaient d'une grande douceur, et en été, lorsqu'ils s'éclaircissaient, ils étaient plus beaux que jamais. D'ailleurs, l'été, ses petites tâches de rousseur ressortaient. Du coup, par la même occasion, ses yeux noisettes tiraient plus vers le vert. Et son sourire. Sans doute le plus beau sourire qu'il m'ait été donné de voir. Un de ces sourires si sincères qu'il pourrait émouvoir n'importe qui. Sarah, ma jolie Sarah. Si tu savais à quel point tu me manques, à quel point je suis désolée de faire toutes ces conneries. Mais je n'y arrive pas. A changer. C'est vraiment moi. La déprime et tout ça. Maintenant, ça fait partie intégrante de moi. Si tu étais encore là, Sarah, rien ne serait ainsi. Les larmes ne montent pas pas. Je me suis tellement forcée à ne jamais pleurer que je ne pleure plus. J'ai l'impression d'être désormais incapable de la moindre émotion. Incapable. Mot parfait. « Tu me dis que tu me trouves magnifique ... » J'ouvre les yeux. « Tu n'as pas rencontré Sarah. » Merde. Personne ne sait vraiment pour Sarah. Personne ne sait que j'ai .. que j'avais une sœur. Personne. Héphaïstos est un mec bien, il arrive à me calmer, à me rendre plus douce. Il est gentil. J'aime beaucoup la manière dont il me traite. Comme si je risquais de me briser à tout instant. Peut-être a t-il raison de réagir comme ça vis-à-vis de moi. Mais je pense qu'il se fait des idées. Il en faut beaucoup plus pour me briser. Je n'ai pas la force de Sarah, je n'ai pas sa perfection.


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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyDim 4 Mar - 10:03

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Dernière édition par Héphaïstos E. Hopkins le Lun 20 Aoû - 15:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyDim 4 Mar - 17:40

La perfection n'existe pas. Si, elle existe. Mais la perfection est d'un ennui mortel. Elle est belle. Elle est difficile à atteindre. Elle est naturelle. Elle est libre. Elle est douce. Elle est heureuse. Elle est attentionnée. Elle est compréhensive. Elle est câline. Elle n'est pas collante. Elle est jalouse. Elle n'est pas jalouse. Elle sait s'adapter. Elle sait se plier. Elle ne se rebelle pas. Elle suit. Elle suit ce que la société lui indique. Elle fait ce qui est bien. Mais jamais ce qui est mal. Elle ne se trompe jamais. Elle est intelligente, perspicace. Elle a un don. Pas de dons spécifiques. Elle a un don pour la vie. Elle sait tout faire. Mais pas trop. Elle sait qui être. Elle sait qui elle sera. Elle sait qui elle était. Elle est née comme ça. La perfection est sans défaut. Ouais, c'est ça. Sans défaut. Mais que ferais un homme sans une certaine jalousie ? Que serait un couple sans certaines disputes ? Que serait une amitié sans certains conflits ? Que serait la société sans certaines différences ? Plate et ennuyeuse. Plate comme un étang, un lac. Parfois le vent vient rider ses traits parfaits et dévoile au monde que la perfection n'est pas si ... belle. La perfection est un lac, un étang dans lequel le petit pêcheur du dimanche trouvera forcément ce qu'il trouve. Parce que c'est ce qu'il vient chercher, il le trouvera. De la beauté, de la gentillesse. Pas de caractère. Après tout, la perfection est bien la pire des choses. Elle est ce que l'on veut être, mais que l'on déteste. Pourquoi constamment rechercher la perfection ? La perfection est molle, laide, lourde. Je préfère être la mer, l'océan, que l'on brave avec courage pour aller obtenir la plus petite des récompenses. Je préfère être la mer, l'océan, imprévisible, indomptable, sauvage. Je ne veux pas de tout ça. Je préfère noyer que m'ennuyer. Je préfère être vivante que voir les autres vivre. Oui. Sarah. Excuse-moi. « Dis-moi quel est ton secret. Laisse le s’échapper… » Non. Mon secret. Si ce que tu appelles un secret est ce que l'on garde au fond de soi, ce que l'on ne veut pas ressortir, ce qui nous fait souffrir, ce que l'on accepte pas. Alors non. Tu ne sauras pas. Je suis bien lâche. Mais j'en suis incapable. Je suis incapable de beaucoup de choses. Incapable d'être moi-même, d'être sérieuse. De te ressembler, Sarah. Je suis incapable d'avoir la moindre de tes qualités. Je fais tout pour. Je fais tout pour vivre ma vie telle que je pense le vouloir. Sarah. Parfois, je ne mérite qu'une seule et unique chose. Te rejoindre. Je ferme fort les yeux. Fort, fort, fort. Non. Je ne serais pas faible une fois de plus. Sarah. Pardonne-moi. Je revois son image. La dernière. Vide. Elle était vide. Les larmes montent. Je ferme les yeux encore plus fort sans vraiment me rendre compte que je serre fort sa main. Désolée Héph. Je déglutie, ravalant ainsi mes larmes. Comme si ça allait m'aider à penser à autre chose. Alors, je m'y aventure. J'essaye de dire quelque chose. Et j'y arrive. Ma voix ne tremble pas, aucune émotion particulière. Malgré ce moment de faiblesse, mes talents d'actrice sont toujours là. Je me redresse légèrement. « En fait, t'es un peu le Chuck Bass de Boston. » Je le regarde, sans défaillir. Je souris, complètement. Je me lève légèrement pour me mettre à cheval sur ses genoux. Je ne lâche pas sa main, mais ma seconde vient épouser la forme de sa mâchoire. J'embrasse alors le coin de ses lèvres, doucement, tout en délicatesse. « Avoue que tu te fais toutes les plus belles de Boston. » Alors dans ce cas-là, je suis une parmi tant d'autres. Ce qui n'a rien de blessant. Peu importe ce que l'on est de plus l'un pour l'autre. Au départ, on était là que pour baiser. La différence étant que j'ai plus de portraits de lui que n'importe qui. A nouveau, j'embrasse le coin de ses lèvres. Je souris de plus belle.
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Héphaïstos E. Hopkins
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyLun 5 Mar - 17:30

Je lui demande quel est son secret. Je veux qu’elle se confie à moi, qu’elle laisse échapper la tristesse qui l’habite, lorsqu’elle est en ma présence. Je n’aime pas la voir triste cependant, alors je veux qu’elle se lâche une bonne fois pour toute. Qu’elle laisse s’échapper son secret. Et si elle ne me le dit pas, qu’elle pleure au moins un peu, pour le laisser partir. Je ne me sentirais pas frustrer si elle pleure mais qu’elle ne me dit rien. Je me chargerais juste de la consoler. Je veux qu’elle soit enfin un peu heureuse, mais cela va être difficile à vrai dire. Difficile dans le sens que la perfection est une chose qui n’en fait qu’à sa tête. Car oui, la perfection n’est pas telle qu’on la croit. La perfection est juste cette chose qui peut rendre les gens si spéciaux. Elle est légère et ne se voit presque pas. Parce qu’elle est parfaite justement, et qu’elle se glisse parfaitement au milieu des autres sans forcément avoir besoin de se faire remarquer. Mais la perfection fait des erreurs elle aussi. La simple différence entre elle et quelqu’un qui n’est pas habité d’elle-même, c’est qu’elle apprend de ses erreurs instantanément. Elle apprend à ne plus les refaire. Ou si elle refait des erreurs, elle ne le fera jamais de la même façon que la première fois. Car la perfection n’est pas la science infuse. La perfection le devient. Je caresse toujours les cheveux de Janice en pensant à cela. Je lui laisse prendre le temps qu’il lui faut. Si cela se trouve, demain ou la semaine prochaine nous serons encore là. Je m’en fiche complètement, j’ai tout mon temps. Et Janice aussi, puisque tant qu’elle est ici, avec moi, ses problèmes financiers peuvent s’envoler. Je peux lui donner tout ce qu’elle désire. Je lui ai même déjà proposé à plusieurs reprises de venir habiter aussi. Mais elle a refusé. A chaque fois. Peur de la charité sans doute. Mais elle ne comprend pas. Non, elle ne comprend pas que cela n’a rien à voir avec de la charité, mais plutôt avec quelque chose qui se passe en moi lorsque je la vois. Que je veux qu’elle vienne habiter ici pour que je puisse la voir plus souvent. Je sens une nouvelle fois ses cils contre ma peau. Elle a fermé les yeux. Non, elle ne doit pas. Sinon, son secret ne s’échappera jamais. Je continue de lui caresser les cheveux, tout en lui murmurant au creux de l’oreille : « Arrête de lutter, ton secret fait partie de toi… » Je m’arrête, laissant ma phrase en suspens. Moi aussi je ferme les yeux, je cherche mes mots, les pèse dans mon esprit. Comment lui expliquer pour qu’elle comprenne sans réellement comprendre ? Je ne veux pas qu’elle sache ce que je suis en train de comprendre. Ce qu’il se passe au fond de moi, je suis en train de l’identifier. Je n’aime pas vraiment ça, puisque j’aimerais beaucoup qu’il n’y ait que de l’amitié entre nous deux. Pour l’instant, je ne veux rien lui dire de ce que je ressens. Je sais pourtant bien que l’inquiétude que j’ai pour elle n’est pas des plus banales. Combien de fois me suis-je autant inquiété pour l’état d’une fille ? Difficile à dire. Jamais. Je pense. « … et moi, j’ai envie de mieux te connaître. » C’était dur, mais finalement, la phrase entière est sortie. Je me retiens de pousser un profond soupir. Je m’y prends comme un manche, j’en suis sûr. Elle se redresse alors et lorsque mon regard croise le siens, je peux nettement voir qu’elle a les yeux humides. Mais les larmes ne coulent toujours pas et bien vite, l’humidité dans ses yeux s’en va. Je sers les dents. C’est frustrant de voir que j’étais si proche du but et que finalement tout m’ait filé entre les doigts. Janice ne doit pas beaucoup y mettre du siens non plus. « En fait, t'es un peu le Chuck Bass de Boston. » Elle a fait exprès de changer de sujet. J’en suis sûr. Bon d’accord, j’imagine qu’elle n’a pas envie de parler, que tout ça doit être dur pour elle, mais elle pourrait faire un petit effort, juste pour moi, non ? Apparemment, non. En tout cas, je ne vais pas la laisser s’en sortir aussi facilement. Sarah. Qui est-elle ? J’ai besoin de savoir qui est cette fille. Après tout, c’est de sa faute que Janice est dans cet état là. Oui, de sa faute. Je ne sais pas ce qu’elle a fait à Janice, ne sait pas qui elle est pour elle, mais je compte bien le chercher. Les yeux de cette dernière et les miens sont toujours plongés les uns dans les autres. C’est dur, très dur même, de ne pas lui avouer ce que je pense ressentir pour elle, là, maintenant. Elle me sourit avant de se mettre à cheval sur mes genoux. Je me contente de lui lancer un regard interrogateur. Je veux savoir ce qu’elle voulait dire lorsqu’elle me comparait à Chuck Bass. Pourquoi me comparer à un manipulateur pervers ? Je n’aime pas ça. J’espère qu’elle ne me voit pas de ce point de vue là. Sa main est toujours enlacée avec la mienne. Je regarde nos deux mains unies tandis qu’elle se met à effleurer le pourtour de ma mâchoire, de son autre main. Puis, elle se penche vers moi pour embrasser le coin de mes lèvres, délicatement. Je ferme les yeux pour profiter de ce contact. « Avoue que tu te fais toutes les plus belles de Boston. » Je rouvre lentement les yeux, l’embrassant du regard. Serait-elle jalouse ? Un sourire s’étend sur mon visage à cette idée. Si elle est jalouse, c’est qu’elle-même un peu aussi. « On pourrait croire, mais en réalité… Toujours les mêmes. » Ou presque. Je ne lui mens qu’à peine. Bon, peut-être un peu plus que ça quand même. Mais je n’ai pas forcément envie de toutes me les faire, ce serait trop facile. Et mon moral en prendrait un coup. Je veux que certaines d’entre elles résistent. Mais je veux aussi que certaines d’entre elles n’opposent pas la moindre résistance, comme Janice. Sauf que je m’en veux lorsque je couche avec elle. Parce que j’ai l’impression de me servir d’elle à son insu puisque je sais qu’elle ne peut pas refuser, qu’elle a trop peur que je la laisse seule pour refuser. Des fois, j’y pense et je me dis que c’est un peu comme-ci je la violais à chaque fois. Je suis un salop. A nouveau, elle embrasse le coin de mes lèvres, avant de me sourire à nouveau. Cette fois, je ne ferme pas les yeux, ne cherche pas à profiter. La réalité est trop brutale, m’a trop vite sauté à la figure pour que je m’en débarrasse et que je puisse profiter de quoi que ce soit. Je suis un salop. « Dis-moi Janice… Est-ce que je suis un salop ? » Ma question n’a été prononcée que dans un murmure, mais je sais que ce murmure a très bien été entendu par la brune. Je m’autorise alors à ferme les yeux pour pencher ma tête en avant et l’appuyer légèrement sur sa poitrine. Elle va le dire je le sais. Elle va me dire que je suis un salop. Et je vais avoir mal, très mal même. Mais je l’aurais mérité, puisque ce n’est que la vérité.
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Janice-Leen Baudelaire
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyJeu 8 Mar - 23:08

« On pourrait croire, mais en réalité… Toujours les mêmes. » Son sourire m'apparaît comme le sourire de quelqu'un qui vient de gagner. Un sourire victorieux. Puis. Un sourire qui disparaît légèrement. Ouais, ça arrive parfois quand les gens sont avec moi. Ils réfléchissent trop, ou pas assez.Je le regarde avec un léger sourire. Léger. Ouais. Parce que le moment n'en vaut pas plus. Mais pas moins. Ne le prenez pas mal, le moment est très agréable. C'est juste qu'il y a cette légère tension. Enfin ... Pas vraiment une tension. C'est plus une réflexion. Ouais, c'est ça. Un moment de réflexion. Brisé par moi. Je brise tout. Je brise le moindre cristal qui se forme. Je suis tellement maladroite, tellement nulle. Mon sourire devrait s'évanouir mais je suis une menteuse. Je le regarde, attendant un signe de sa part. Je l'embrasse à nouveau au coin des lèvres et enfin, il daigne me donner un signe. « Dis-moi Janice… Est-ce que je suis un salop ? » C'est murmuré. Sa tête est baissée. Mince. Je me pince la lèvre inférieure. Il se sent coupable. J'inspire, j'expire. « Pourquoi penses-tu ça ? » J'aurais vraiment put être moins sèche. Mais que veut-il ? Il s'accuse d'une connerie. J'aimerais bien pouvoir détendre l'atmosphère et lui demander s'il pense que Bass est un salop. Non, moi je l'aime bien ce personnage. Je dessine ses traits du bout des doigts. Lentement. Profitant du moindre creux, de la moindre forme. « Non. » Je souris légèrement une fois de plus. Pourquoi a-t-il cette impression ? Parce que je viens de l'accuser de se taper toutes les jolies filles ? Et alors ? Je me tape bien des tonnes de mecs. Peut-être suis-je une salope, moi aussi. « Ou si tu prends ce raisonnement là. Moi aussi. Ouais. je suis une salope aussi. » Mon sourire s'élargit. « A nous deux, on fait la paire. » Je lâche sa main pour redresser sa tête de mes deux mains. Je l'embrasse à nouveau au coin des lèvres. Je garde ses joues au creux de mes mains. A vrai dire, il n'a pas tort. D'un côté, je me suis sûrement déjà tapé des mecs qui y croyaient eux .. en l'amour. Peut-être ai-je déjà brisé un rêve de vivre une idylle ? Peut-être ai-je déjà brisé le rêve d'une jeune fille en couchant avec son mec ? Je ne me pose jamais ces questions habituellement. Je couche, c'est tout. J'ai besoin de présence, de distraction. Il est clair que mon autophobie prend le dessus rapidement. Il est vrai que l'on peut croire que je couche pour combler cette peur. J'ai toujours été le genre de fille à apprécier la douleur. Non, pas sexuellement parlant, huh. Mais mentalement parlant. Les cicatrices de lames quelconques sont encore visibles et le seront sans doute toute ma vie. J'aimais voir le sang coulé. J'avais l'impression de soulager une douleur, de la rendre plus facile à passer. J'avais l'impression de la voir s'envoler, parfois. Et je dois avouer qu'il m'arrive de le refaire, de temps en temps, rarement. Je suis une fille. Ouais. Je devrais rêver de mon futur. Un futur parfait, un mari parfait : l'amour de ma vie. Ouais. Mais non. Je ne me vois pas. C'est tout, juste ça. Je ne vois pas de futur. Je ne vois pas d'issue possible. Je déteste la vie et tout ce qu'elle m'apporte. Je déteste l'humanité et sa condition. Misanthrope, ils m'appellent. Pourtant, je couche à tout bout de champs et je suis dépendante de cette humanité. Sans elle, la douleur ressentie est trop. Elle est douloureuse à un tel point qu'elle en devient insupportable. J'aime ça. Mais pas à ce point là. La peur devient alors tellement puissante qu'elle me paralyse. J'ai l'impression de creuser encore plus. J'ai l'impression que l'on m'a définitivement abandonnée. Et cette douleur-là, elle est la seule que je ne puis supporter. Je passe une main dans ses cheveux et l'autre dans son dos pour enfouir mon visage dans son cou à nouveau, ma tête sur son épaule. Je le sers contre moi même si je sais pertinemment que je suis assise sur lui, et que je ne peux être plus proche. Je garde les yeux ouverts. « Tu veux en savoir plus sur moi. » Moi. Je suis intéressante. Drôlement, tiens. « J'ai été adoptée. Ma mère, je l'ai jamais connue. » Et à vrai dire, je n'ai jamais cherché à la connaître. Enfin, j'ai fait des recherches. Mais j'ai eut trop peur des conséquences, mais surtout, de ce que j'allais trouver. Que voulez-vous qu'une belle jeune femme pauvre fasse de sa vie à Moscou ? C'est bien connu. Je frissonne. Je ne me suis jamais demandé comment elle était. Et mon père. Je n'ai jamais pensé à lui non plus. D'ailleurs, je pense que la pauvre ne savait même pas qui il était. Enfin. Peut-être suis-je entrain de m'imaginer des choses. « Mes parents étaient d'adorables parisiens. Ils avaient une belle vie. J'en ai eu une belle. » Oui. Ma vie était belle. J'ai simplement tout gâché. « Puis, je suis partie. De Paris à Londres. De Londres à Boston. » J'ai sauté les trois quarts. Mais il n'y a rien d'intéressant. Enfin. Ouais. « J'aime la peinture et la couture. Et sinon, j'adore la laitue. » Voilà. Le reste n'est pas prêt. Le reste doit rester pour moi. Parce que chaque être humain a ses problèmes et que les miens sont bénins contrairement à certains.
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Héphaïstos E. Hopkins
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptySam 10 Mar - 12:44

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Je lui demande si je suis un salop. La question m’a pris à la gorge un peu par surprise, et je suis obligé de lui demander. C’est devenu un peu comme une chose vitale, de savoir si j’en suis un ou pas. Surtout se savoir si j’en suis aux yeux de Janice, tout compte fait. L’avis des autres, je m’en fiche un peu. Le siens par contre, c’est autre chose. Ma tête est baissée, je fixe nos deux mains liées ensemble tandis que je me mords la lèvre inférieure. Je crois vraiment que je m’en veux, de l’obliger à faire des choses qu’elle ne veut pas forcément faire – je suis sûr qu’elle se sent obliger, qu’elle n’ose pas refuser. Mais qu’est-ce que j’avais vraiment derrière la tête lorsque je lui ai demandé de venir, ce matin ? Je ne peux pas prétendre que ce n’était pas pour baiser, ce serait un mensonge. Mais maintenant, alors que je m’en veux, je ne le veux plus du tout. Peut-être que cela pourrait changer tout à l’heure. Sauf que pour l’instant c’est comme ça. Et si mes envies changent tout à l’heure, cela confirmera ce que je pensais : après tout, depuis quand on couche avec ses amies, comme si c’était normal ? Ce n’est pas une relation très saine. Mais bon, ce n’est pas pour me déplaire, vu les sentiments que je commence à ressentir pour elle. D’ailleurs, ce n’est pas honnête vis-à-vis d’elle de ne rien lui dire. Après tout, cela la concerne, non ? Si je ne suis pas un salop, il faut que je lui dise avant la fin de la journée. Sinon, cela confirmera mes craintes, pour de bon. « Pourquoi penses-tu ça ? » Sa voix est sèche. Je relève lentement la tête vers elle. Est-ce que je l’ai blessé ? Peut-être. Après tout, je viens de tuer le moment le plus calme que l’on ait jamais passé ensemble. Comme ça. Comme-ci cela me faisait plaisir de nous faire du mal, à nous deux. Parce que oui, je suis sûr que cela lui fait du bien, d’être au calme de temps en temps. En tout cas, ces moments là, lorsque je suis au calme, cela me fait du bien. Après, pour Janice, je ne voudrais rien affirmer, de peur de penser des choses fausses sur elle. Car à part le fait que je la sais très fragile intérieurement, qu’est-ce que je connais d’elle ? Rien, absolument rien. Je continue de la regarder tandis qu’elle semble s’amuser à passer son doigt sur mon visage. Je ne sais pas ce qu’elle fait, mais j’ai l’impression qu’elle cherche à me dessiner. Je le vois à son visage, ses traits sont détendus et crispés à la fois, comme lorsqu’elle dessine. Mais moi je ne veux pas qu’elle me considère comme un dessin. Je sais qu’elle n’aime pas ses dessins, elle me le dit à chaque fois qu’elle voit ma chambre d’amis, rempli par ses tableaux. Pourtant, je la laisse faire, parce que je n’ai pas le cœur de lui demander d’arrêter. De plus, j’aime le contact de ses doigts contre ma peau. Encore une fois, je suis un salop, parce que je la laisse continuer quelque chose alors que je n’aime pas ça. A moins que ce soit de la gentillesse ? Je ne sais pas, je ne fais pas vraiment la différence. « Non. » Elle sourit légèrement. Ce sourire contraste grandement le ton que sa voix a adopté. Mais je m’en fiche, j’aime simplement quand elle parle. Cela me fait comme des millions de papillons dans l’estomac. Pourtant, je n’arrive pas à lui sourire en retour. Je m’en veux encore trop pour ça. Peut-être même beaucoup trop en fait, mais ce n’est pas grave. Quelque part, c’est la preuve que je ne m’assume pas. Et puis, je suis sûr qu’elle dit ça juste pour me rassurer et qu’au fond, elle trouve que je suis vraiment un salop. « Ou si tu prends ce raisonnement là. Moi aussi. Ouais. Je suis une salope aussi. » Son sourire s’élargit et je ne peux m’empêcher de lui sourire en retour. Pourtant, c’est dur, le raisonnement qu’elle vient de faire sur elle-même. Par ma faute elle croit qu’elle est une salope alors qu’elle ne l’ait pas. Après tout, ce sont les autres qui profitent d’elle, et cela, elle n’y peut rien. Alors je ne relève pas, mais je ne partage pas son avis. Je baisse la tête pour éviter de suivre mon envie qui me dicte de lui dire que ce n’est pas une salope. Je ne suis pas encore prêt à me lancer dans ce genre de discours. « A nous deux, on fait la paire. » Elle lâche ma main et je me retrouve un peu désemparé. Mais je ressens vite la douceur de sa peau contre la mienne lorsqu’elle me prend la tête entre ses deux mains et m’embrasse de nouveau sur le coin des lèvres. Elle éloigne ensuite sa tête, gardant les yeux fermés et laissant ses mains sur mes joues. Je souris. Je suis franchement bizarre aujourd’hui. Un coup, je suis triste et un coup je suis heureux. C’est Janice qui me fait cet effet là, j’en suis sûr. Mais ce bien qui fait mal, qu’est-ce que j’en raffole ! « Une belle paire, j’espère ! » Je ne fais que murmurer ces quelques mots, avant de partir dans un léger rire. Vraiment léger. Moi aussi j’aimerais bien l’embrasser au coin des lèvres, mais j’en suis incapable, ses mains posées sur mon visage bloquant tout mouvement. Alors, je me contente de fermer les yeux, comme elle. Je me concentre sur le contact de sa peau contre la mienne. Merveilleux contact, soit dit en passant. J’ai l’impression d’être le prince charmant d’un conte de fée. Sauf que ce n’est pas possible, puisque je suis un salop. Je comprends à présent pourquoi les petits garçons n’aiment pas les films Disney alors que les petites filles passent leur temps à se prendre pour Blanche-Neige ou La Belle au Bois Dormant. Tout cela, c’est parce que les garçons sont des salops – dans le sens de sadique, pour le coup - dès leur naissances, certains le reste, d’autre pas. Ce qui est sûr, c’est qu’ils préfèrent se prendre pour un soldat fusillant tout le monde dans leur jeu de guerre, que de se prendre pour le Prince Charmant. Les filles, elles, sont parfaites dès leurs naissances, de vraies petites divinités à part entière. Et comme pour les garçons, certaines le reste, d’autre pas. Les filles se déguisent en princesse jusqu’au jour où on leur dit qu’elles n’existent pas – ou du moins, pas de la façon dont elles le voient – alors, comme elles sont une sorte de perfection, elles veulent donner raison aux gens et deviennent des filles banales. Janice et l’une des rares filles à avoir résisté à tout ça. Je suis même à peu près sûr que Janice ne s’est jamais déguisé en princesse lorsqu’elle était petite, parce qu’elle est déjà une princesse. C’est pour ça qu’elle a gardé sa perfection plus longtemps. Après tout, Blanche Neige a été considérée comme morte par les sept nains après avoir manger la pomme, la Belle au Bois Dormant a dormi pendant cent ans avant d’être délivrée par le baiser du prince charmant, la Belle a dû coexister avec la Bête avant de se rendre compte qu’il était son prince charmant à elle, Ariel a du affronté l’autre veille harpie avant de pouvoir épouser le prince Eric. Mes réflexions me font très mal. Je sais que je ne suis pas un prince charmant, ce n’est pas moi qui vait l’aider à sortir de la dépression dans laquelle elle s’est fourrée avant de trouver son prince. Après tout, les salops ne sont pas des princes charmants. Je n’ai aucune chance. Aucune. Mais je n’avais pas dit que si je lui avouais mes sentiments dans la journée, je n’en serais plus un, de salop ? En même temps, je doute de réussir dans cette tâche. Après tout, on ne dirait pas comme ça, mais je suis tout de même un grand timide. Elle passe une main dans mes cheveux et une autre dans mon dos et je devine alors qu’elle a ouvert les yeux. Elle enfouit à nouveau son visage dans mon cou et j’ouvre les yeux. Je passe moi aussi mes mains dans son dos, la sert contre moi. Je sens régulièrement ses cils passés sur ma peau, ce qui veut dire qu’elle garde les yeux ouverts. Moi, je me contente de lutter contre le désir – presque – bestial de la plaquer contre le lit. Je sais que ce n’est pas le moment, cela ferait foirer tout le moment que nous vivons. Le rendrait tout de suite moins heureux. Après tout, dans les Disney, a-t-on déjà vu que Blanche-Neige se taper le Prince Charmant à la fin ? Non, c’est juste sous-entendus dans le « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » mais on ne le voit pas. C’est ce qui rend l’histoire si féerique. Cela et le fait de savoir que leurs relations amenées à avoir des gosses. Mais moi, je ne suis pas le prince charmant, je vous l’ai déjà dit il me semble. Alors, je sers les dents et contracte ma mâchoire. J’essaye de garder les yeux ouverts mais je dois finalement les fermer, pour pouvoir lutter plus profondément en moi. Argh, que c’est dur d’être un salop. « Tu veux en savoir plus sur moi. » J’ouvre les yeux, bat une ou deux fois des cils avant d’être obligé de les refermer. Sa voix a été tellement légère que je me demande si je l’ai rêvé. Je finis par décider que non et qu’elle a bel et bien parler. « Evidemment. » J’essaye de faire passer ma voix pour plus mélodieuse et enjouée qu’elle ne l’ait d’habitude, pour cacher ma tension intérieure. Je ne suis qu’un salop de plus de toute manière. Je m’oblige tout de même à penser à autre chose que mon envie de la plaquer contre le lit. Une autre envie. Comment lui avouer ce que je ressens ? Encore cette histoire de trouver les paroles parfaites. C’est toujours plus compliqué pour les gens comme moi. « J'ai été adoptée. Ma mère, je l'ai jamais connue. » J’ouvre lentement les yeux, toutes envies ont disparues. Je vais apprendre des choses sur Janice, c’est plus important que tout le reste. J’attends la suite. C’est déjà un début triste. Cela commence comme dans Blanche Neige déjà. La mère morte. Son père s’est sûrement remarié par la suite avec une méchante belle mère, l’a abandonné par la suite. Et après, elle s’est fait adopté. Bon, peut-être pas tout à fait comme dans Blanche Neige, mais il y a tout de même des similitudes. Quoi que, il ne restait plus à Blanche Neige que son imbécile de belle-mère. Enfin bref. « Je suis désolé. » J’aurais tout aussi bien lui donner toutes mes condoléances, mais je trouve que cela fait un peu snob de dire ça. Alors, j’attends la suite. De toute façon, je ne peux même pas lui dire que je la comprends, ce serait mentir. J’ai beau ne pas avoir souvent été avec mes parents, je l’ai connait quand même et il m’arrive encore de les revoir, lorsqu’ils prennent le temps de passer. « Mes parents étaient d'adorables parisiens. Ils avaient une belle vie. J'en ai eu une belle. » Je fronce les sourcils, je n’aime pas quand elle parle au passé, je suis sûr qu’elle peut encore avoir une belle vie. Il lui suffit juste d’essayer de se tirer de la dépression dans laquelle elle s’est mise, que quelqu’un l’aide à le faire. Et après, sa vie pourra repartir comme-ci de rien n’était. Il suffit d’une seule personne voulant bien s’y coller. Moi je veux bien, après, à voir si elle m’accepte. « Je suis sûr que tu as encore une belle vie devant toi. » Je lève ma main et lui caresse un peu les cheveux avant de replacer une mèche derrière son oreille. Elle continue son histoire comme-ci je n’ai rien dit. « Puis, je suis partie. De Paris à Londres. De Londres à Boston. » Je suis sûr qu’elle ne dit pas tout. Elle a dû vivre de nombreuses choses à Londres. Pas forcément des choses très joyeuses, mais des choses quand même. Je ne veux pas la forcer à dire ce qu’elle ne veut pas. « J'aime la peinture et la couture. Et sinon, j'adore la laitue. » Je cesse de lui caresser les cheveux et laisse ma main retomber. Je lâche un léger soupir avant de me mettre à rire, légèrement. Ce n’est pas que son histoire est risible, bien au contraire. Mais je sais maintenant qu’il y a au moins une chose qui doit la rendre heureuse. « Tu fais un métier qui te plait au moins. » Je pose mon menton sur sa tête, ferme les yeux et inspire un bon coup. Après quoi, je recommence à parler. Ce n’est pas pour dire quelque chose de super important, juste pour détendre un peu l’atmosphère. Parce que je sens bien qu’elle s’est légèrement tendue. Je sais que cela a rendu Janice triste, de raconter une partie de sa vie. Après tout, sa dépression doit bien venir de quelque part. On ne devient pas dépressif parce que sa vie est trop joyeuse. Ce serait trop… Bizarre ? Ouais, c’est sûrement cela. Bizarre. « Moi aussi j’aime la laitue. J’en ai toujours dans mon frigo. » Je cesse soudainement de sourire, enlevant mon menton d’au dessus de sa tête. Je réfléchis. Pas à quelque chose qu’elle vient de me dire. Quelque chose qu’elle a dit un peu plus tôt. Je sais qu’elle peut ne pas répondre à la question que je m’apprête à lui poser. Mais tant pis. Qui ne tente rien n’a rien, comme on dit. La seule chose que je risque, c’est qu’elle dise non. Dans le genre : non, je ne veux pas répondre à ta question. Alors je tente ma chance, car toute chance est bonne à prendre. « Dis-moi… Qui est Sarah ? » Je l’oblige à reculer sa tête, pour qu’elle se mette à me regarder. Je laisse longtemps mes yeux plongés dans les siens, avant de rajouter quelque chose. Dire qu’elle ne se sente pas agresser par ma question soudaine. « Mais enfin, si tu ne veux pas répondre, ce n’est pas grave. Je comprendrais. » J’adopte un air détaché avant de lui décrocher un sourire. J’ai envie de la taquiner, mais je sens que ce n’est pas le moment. Qui sait, peut-être qu’elle va répondre. Je ne voudrais pas risquer d’anéantir ma dernière chance.


Dernière édition par Héphaïstos E. Hopkins le Dim 18 Mar - 13:14, édité 1 fois
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Janice-Leen Baudelaire
Janice-Leen Baudelaire

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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyDim 18 Mar - 12:33

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« Moi aussi j’aime la laitue. J’en ai toujours dans mon frigo. » Bonjour, je m'appelle Janice-Leen Baudelaire, et je suis au plus haut point de la niaiserie. Bon dieu, je crains. « Dis-moi… Qui est Sarah ? » Inspire, expire. Lentement, mais sûrement. Les pensées fusent. Sarah, Sarah, Sarah. Ma chère Sarah, ma petite Sarah. Je m'excuse d'avance, tu ne mérites pas d'être abaissée à la hauteur de l'humanité. Ma chère Sarah, ma petite Sarah. Tu ne mérites pas d'être définie. Déesse. Ange. Tu mérites une qualification encore plus importante. Ma chère Sarah, ma petite Sarah. Je ne veux pas te réduire à la simplicité idiote humaine mais j'en suis obligée. Il ne comprendrait pas. Personne ne comprendrait. Personne ne t'a connu. Personne ne sait qui tu étais. Personne ne sait à quel point tu étais ... la véritable perfection. Sans l'ennui. Je relève la tête pour planter mon regard dans le sien. Je laisse retomber mes mains pour tripoter le bas de son haut. Inspire, expire. J'ignore sa réplique. « Sarah, c'est la beauté. » Je marque une pause. Le silence est immense. Seules nos deux respirations se font entendre. Et encore. Je m'empêche de respirer fort malgré ce que je m'apprête à dire, oui, c'est essoufflant. « Sarah, c'est la douceur. Le sourire. L'attention. L'intelligence. Le sourire. Le bonheur. La gentillesse. La générosité. La bonté. » Nouvelle pause. Inspire, expire. « Sarah, c'est une blondeur qui vous rappelle le soleil estival, celui qui fait sourire tant il est doux et chaud à la fois. Sarah, c'est une douce pâleur, une belle pureté. Sarah, c'est une danseuse qui avance au rythme de la plus belle vie. » Je baisse les yeux pour regarder mes doigts tripoter. Et je souris. Légèrement. « Sarah, c'est cette chose qui ramène en vous les plus beaux souvenirs, les plus beaux sourires. Sarah fait rire le monde. Sarah rend heureux. Sarah envoûte. » Je la revois, souriante, m'attraper pour me faire un câlin. Je n'aimais pas ça. Je prétendais la détester. Pourtant, elle m'a toujours sourit. Je ne veux pas pleurer, je suis faible. Mais je n'ai pas envie de paraître encore plus. « On ne peut pas la réduire à cette simplicité. Sarah, c'est plus qu'un ange, plus qu'une déesse, plus que n'importe quelles divinités. » Oui, Sarah, tu es digne de ça. « Et pourtant, Sarah, c'est aussi la fragilité. » Je ferme les yeux un instant, mon sourire s'efface. « Une fragilité sans égale.Toujours aussi douce, pure. Une fragilité attendrissante. Une fragilité que l'on trouve adorable. Mais ... » Je marque un silence. Ce qui se prépare à sortir n'est pas habituel. Ce que je me prépare à dire, je n'ai jamais sut le dire à quelqu'un. Et je ne voulais pas que ça se sache. J'ai toujours eut peur d'être bannie. Je ne veux pas le dire maintenant, mais je sais que ça va sortir, je ne me contrôle pas. « Ce n'est pas cette fragilité qui l'a mené si bas. C'est ... » J'inspire, j'expire. Je relève les yeux et plante à nouveau mon regard dans celui d'Heph. « ...moi. » Un souffle. Un souffle pour mettre le point à notre histoire. Je n'ai pas les larmes aux yeux. C'est comme si tout ça était sortit alors que j'étais sous l'emprise d'une quelconque drogue. Je ne suis pas heureuse. Je ne l'ai jamais été. Je suis mal. Mais, je suis immunisée. Mes larmes ne coulent plus. Elles ne méritent plus de se montrer. Comment ai-je put briser un être aussi beau ? Comment ai-je put briser une si belle famille ? S'ils ne m'avaient pas adopté, s'ils avaient attendu un an de plus. Sarah serait toujours aussi belle, et avec eux. Je me fiche de ce que je serais devenu, ça ne pourrait pas être pire qu'aujourd'hui. Mais je n'aurais pas foutu la merde. En fait, je suis en colère. Je n'ai pas précisé qui Sarah était vraiment, ça serait la rabaisser à ma hauteur que dire qu'elle est ma sœur. Enfin. Qu'elle était. je n'ai pas le droit de m'apparenter à un être pareil. Je lâche son haut, pour remonter en l'effleurant. Je lâche son regard pour regarder mes mains s’exécuter. Finalement, mes mains finissent par se poser sur ses épaules. J'évite son regard. Pour aucunes raisons particulières. Peut-être parce que je suis faible, une fois de plus.
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Héphaïstos E. Hopkins
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MessageSujet: Re: JANE ϟ She has no idea the effect she can have.   JANE ϟ She has no idea the effect she can have. EmptyVen 23 Mar - 21:28

J’essaye une nouvelle approche au sujet de Sarah. Je ne sais pas pourquoi, mais je possède cet irrépressible besoin de savoir qui elle peut bien être. Je sens que cette fille est quelqu’un d’important – genre vraiment important aux yeux de Janice. Je crois même que si elle a disparu, je serais capable de la retrouver juste pour la ramener à mon amie, dire qu’elle puisse retrouver un semblant de vie normale et paisible. J’espère qu’elle ne va pas m’envoyer balader, mais son air penseur me laisse croire que j’ai des chances d’avoir une réponse. Elle relève finalement la tête, plantant son regard dans le miens. Il est plus profond que jamais. Je n’ai jamais pût voir de la même façon, ce miroitement de son âme. Preuve que la dite Sarah est bel et bien une personne importante pour elle. Ses bras jusqu’à présent placés derrière mon dos, retombent. Elle se met à jouer avec le bas de mon tee-shirt et je devine qu’elle va bientôt se mettre à parler. Je commence à bien la connaître maintenant. A bien connaitre ses attitudes, du moins. « Sarah, c'est la beauté. » Une seule phrase et déjà une pause. Le silence est insoutenable. Je veux savoir la suite, je me doute qu’elle ne va pas tarder à lâcher le reste. Cependant, je peux tout de même m’imaginer la douleur qu’elle ressent, à l’intérieur. Cela lui fait du mal de parler de cette fille. « Sarah, c'est la douceur. Le sourire. L'attention. L'intelligence. Le sourire. Le bonheur. La gentillesse. La générosité. La bonté. » Elle marque une nouvelle pause durant laquelle, elle inspire et expire bruyamment. Je commence à lui caresser tendrement les cheveux, tandis qu’elle continue de jouer avec le bas de mon tee-shirt. Je crois qu’elle vient de me faire le parfait portrait d’elle-même. Du moins, le portrait qui devait être le siens avant qu’elle ne finisse en dépression. Est-il possible que Sarah soit quelqu’un de sa famille, ou une meilleure amie ? Probable. Une personne qui lui ressemble en tout cas. « Sarah, c'est une blondeur qui vous rappelle le soleil estival, celui qui fait sourire tant il est doux et chaud à la fois. Sarah, c'est une douce pâleur, une belle pureté. Sarah, c'est une danseuse qui avance au rythme de la plus belle vie. » Elle sourit légèrement en lâchant un bref soupir à peine audible. Après quoi, elle baisse les yeux et fixe ses mains qui continuent à tripoter mon tee-shirt. Il est dur d’attendre la suite, mais je devine le combat intérieur qu’elle doit mener, rien que pour me dire ces quelques phrases brèves. Peut-être même est-ce la première fois qu’elle livre son histoire à quelqu’un d’autre qu’à elle-même. Je savoure l’instant. « Sarah, c'est cette chose qui ramène en vous les plus beaux souvenirs, les plus beaux sourires. Sarah fait rire le monde. Sarah rend heureux. Sarah envoûte. » Oui, ce doit être sa sœur. Ou du moins, quelque chose s’en rapprochant énormément, puisque la part de description qu’elle vient de me faire, correspond parfaitement à l’idée que je me fais d’elle. Janice me rend heureux dès que je croise son regard, me fait rire malgré elle et crée de magnifiques souvenirs que je garde précieusement au fond de mon crâne. « On ne peut pas la réduire à cette simplicité. Sarah, c'est plus qu'un ange, plus qu'une déesse, plus que n'importe quelles divinités. » Elle ne me regarde pas, mais j’hoche tout de même la tête à l’entente de sa phrase. Je crois être en mesure de comprendre ce qu’elle cherche à dire. « Et pourtant, Sarah, c'est aussi la fragilité. » Je contemple son visage. Ses yeux se ferment tandis que son sourire s’efface peu à peu. Je sens qu’elle va entrer dans le vif du sujet. Qu’elle va enfin expliquer ce qui cloche avec cette Sarah. « Une fragilité sans égale. Toujours aussi douce, pure. Une fragilité attendrissante. Une fragilité que l'on trouve adorable. Mais ... » Elle marque un profond et long silence qu’aucun bruit n’ose venir déranger. Je m’offre même le luxe de retenir ma respiration, tandis que je sais que la suite ne va pas tarder à arriver. Du moins, je ne le pense pas. Une minute ou deux, tout du moins. « Ce n'est pas cette fragilité qui l'a mené si bas. C'est ... » Elle inspire et expire un bon coup. Un peu comme-ci elle a dû mal à sortir la fin de sa phrase. Comme-ci elle avait dû mal à se l’avouer elle-même, en fin de compte. Elle finit par lever les yeux vers moi et a figé son regard dans le miens. « … moi. » Elle finit par détourner son regard, évitant que mes yeux se plongent dans les siens. Elle arrête de tripoter mon tee-shirt et je me doute qu’elle est plus triste que tout à l’heure. Je crois qu’en venant ici, elle n’avait pas prévu de me raconter tout ça. Je crois que je suis en train de l’enfoncer plutôt que de l’aider, alors forcément, je m’en veux un peu. « Alors, Sarah est… Une sorte de sœur ? Sœur de cœur, peut-être bien, même. » Je la sais triste, alors j’appuie un peu plus mes mains dans son dos, l’obligeant ainsi à se coller un peu plus à moi. Je tente de la réconforter en passant calmement ma main dans son dos. J’approche mes lèvres de son oreille. « Je crois que je te vois de la même façon que tu vois cette Sarah… » Je me stoppe, mordant ma lèvre inférieure. Je fais une moue peu rassuré. Je ne crois pas être prêt non plus à lui annoncer ce que je m’apprête à lui dire, mais elle a fait un effort, alors je peux essayer d’en faire un aussi. Je l’oblige à se reculer un peu, et prenant sa tête entre mes mains, j’essaye de faire en sorte qu’elle me regarde dans les yeux. « Enfin, pas comme une sœur. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. » Je lâche sa tête, me mordant une nouvelle fois la lèvre inférieure. Je finis par poser ma tête sur son épaule, avant de fermer les yeux. Je lâche alors une nouvelle phrase. « Tu crois que c’est possible ? »
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