Janice-Leen Baudelaire
● AVATAR : Taylor Warren ● CREDITS : croco ♥ (avatar), we♥it (signature) ● POSTS : 76 ● ADRESS : Partout et nul part. ● ACTIVITES : Peintre et couturière. ● STATUT : Profitant d'une liberté sans égale.
| Sujet: born to be wild ♦ trish. Lun 27 Fév - 13:35 | |
| Le monde tourne au rythme d'une musique entraînante. Et moi, je suis là, à le regarder passer. Personne ne se soucie de la fille qui est là, assise à une table, seule. Attendant. Mais qu'attend-t-elle cette fille ? Que fait-elle ? Ils ne savent pas que la présence, la chaleur, le monde me rassure. Ils ne savent pas que sans eux, je serais seule, abandonnée. Et ce, même s'ils ne me connaissent pas. Alors, je prends mon temps, je bois ma boisson à petite gorgée, je prends le temps de savourer, de râler parce qu'il refroidit, puis, je le finis. Alors, j'en prends un nouveau et je recommence. Finalement, se soucient-ils de ma présence ? Est-ce que je les gène ? Est-ce que je les intrigue ? Est-ce qu'ils me voient ? Mes yeux se ferment alors que j'avale une gorgée. Je n'ai jamais apprécié la saveur amère du café, le moka s'est imposé face à moi. Et puis, les moka blancs de Starbucks sont particulièrement fameux, .. et chers. En face de moi, sur une autre table, s'installe un homme. Jamais vu, inconnu. Je le fixe longuement, il n'est pas d'ici. Moi non plus, remarque. Il sort une clope. Une dame lui rappelle qu'il ne doit pas fumer, là. Sa réponse me confirme qu'il n'est pas d'ici. Son accent le trahit, il est anglais. Un pur british. Je souris. Il me sourit, je pense qu'il a crut que je lui souriais. Non, monsieur, je souriais toute seule, pour moi-même. A vrai dire, monsieur, je souriais de vous. De la moquerie. Légère, mais de la moquerie. Je rabaisse les yeux vers mon gobelet. J'avale une gorgée. Ma sonnerie retentit, je reconnais là les premières notes de born to be wild. « Oui ? » « Oui, bonjour, ce serais pour savoir que pensez-vous des .. » Mais merde quoi. Je raccroche. La porte du Starbucks s'ouvre, comme de nombreuses fois, mais cette fois-ci, ce n'est pas n'importe qui. Elle me voit, enfin je crois. Je lui souris. Trish est une chorégraphe connue, Sarah l'a bien aimé. Sarah était passionnée par la danse. Quand elle dansait, c'était magique, le monde s'arrêtait de respirer, de tourner, de souffler, de soupirer. Sarah était douée dans tout ce qu'elle faisait, mais la danse, la danse c'était sa vie, son besoin, sa véritable drogue. Et non toutes les conneries que je lui faisais avaler ou inhaler. Sarah était la fille adorable que tout le monde aimait, personne ne la remarquait, personne ne voyait son talent. Elle n'avait aucune chance et jusqu'à la fin, elle n'a jamais eut de chance. Elle est tombée pour moi, je ne me suis jamais relevée pour elle. J'aurais du, mais je n'ai jamais eut la force de le faire. Je finis par avaler la dernière gorgée de mon second moka. Mais je ne compte pas partir. J'attends Trish, j'attends qu'elle vienne s'asseoir. J'attends qu'elle me demande si Sarah est là, j'attends de lui servir un mensonge, encore. Qu'elle est clouée au lit, qu'elle est en France avec nos parents, qu'elle est en cours, ... Je m'en fiche, pourvu que ce soit un mensonge. Je cligne des yeux et reviens sur le british en face de moi. Il me fixe avec un drôle d'air. Vivement que quelqu'un s'assoit pour cacher ma vue. |
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