Depuis quelques temps déjà j’avais appris que mon père m’avait menti sur ma mère, elle n’était pas ma vraie mère et donc la femme pour qui je broyais du noir relativement souvent, pour qui je m’étais battue pour devenir celle que je voulais devenir, n’était pas ma mère. Du moins, pas biologiquement parlant. Ce fut ma mère, la vraie, qui prit contact avec moi, elle devait surement penser que j’étais au courant de toute l’histoire vu la manière dont elle m’a abordé et parlé. Mais tout ça, ai final, importait peu si ce n’est qu’elle m’a dit qu’elle avait une fille, que j’avais donc par conséquent une petite sœur. Ce sentiment m’a d’abord envahit de surprise, mon estomac s’est contacté, j’avais l’impression de littéralement tomber des nues. Puis je me suis ancré dans la tête que je devais la trouver, cédant a mes suppliques ma mère me donna son adresse. J’allais enfin connaitre ma sœur, je sentais le stress envahir mon corps, se disperser jusque dans le bout de mes doigts. Debout devant la porte de son domicile, j’hésitais. Et si la jeune femme ne voulait pas entendre parler de moi ? Après tout je ne la connaissais pas. Savait-elle seulement que j’existais, qu’elle avait une sœur ? Si oui, pourquoi n’aurait-elle jamais cherché à prendre contact avec moi ? Tant de questions qui resteraient indubitablement sans réponse si je restais plantée là. Je levai alors la main et sonnai à la porte, espérant qu’elle soit chez elle.

Finalement une jeune femme qui venait manifestement de sortir d’une douche a en juger par la serviette qu’elle portait sur la tête, finit par m’ouvrir, je souris, elle me posa juste un oui interrogatif et j’ouvris la bouche pour me présenter mais ne savais pas trop comment le dire, flute ! Je soupirai et repris « Euu, je suis… Joplin Bridgestone. » Dis-je en souriant, je ne pouvais m’empêcher de dévisager la jeune femme qui me ressemblait vraiment beaucoup, j’avais remarqué les mêmes dents du bonheur, la forme du visage aussi était semblable. « Ta mère m’a donné ton adresse. En fait… Je suis ta sœur, ta mère est… Notre mère. » dis-je en faisant la moue, ce serait peut être mieux qu’elle me fasse entrer parce que discuter dans le vestibule n’est pas forcément la meilleure chose à faire, surtout si elle a des voisins un peu trop curieux. Je me mis alors a repenser au moment où j’avais reçu l’appel de notre mère. Je me demande encore pourquoi elle a attendu aussi longtemps, pourquoi elle n’a pas tout simplement dis a mon père de tout me dire, car lui apparemment ne semblait pas être au courant du fait qu’il pouvait parler d’elle librement, à vrai dire il y avait eu un malentendu, il pensait qu’il ne devait pas dire un mot car la femme en question ne voulait pas être retrouvée. Dommage car en fait il aurait semblé qu’elle s’en fichait pas mal. Mais bon, la raison de cet appel reste encore pour moi un mystère.

Comme je m’en doutais, la jeune femme semblait totalement abasourdie par ce que je venais de dire et je fis un petit sourire innocent comme si je m’excusais presque bien que ce ne fut absolument pas le cas. Je n’étais pas fautive ici si la jeune femme ne savait rien de ce que sa mère avait fait dans le passé, si elle ne savait rien de mon existence c’était plutôt la faute de notre mère et pas la mienne, pourtant je me sentais mal a venir lui annoncer ça, comme ça. Elle m’indiqua alors d’entrer en se dégageant du chemin et c’est ce que je fis, j’entrai dans l’appartement de ma jeune sœur, me rendant compte que nous n’avions absolument pas la même chance dans la vie puisqu’elle vivait dans un appartement rpas vraiment petit mais plus petit que le mien – mais qui semblait chaleureux – et que je vivais dans un penthouse immense. La jeune femme s’appuya contre la porte après l’avoir refermée et me proposa ensuite du thé, ce qui me fit hausser un sourcil « Je,… euuu, oui, merci. » dis-je simplement, elle me semblait choquée, peut être même tellement choquée qu’elle occultait totalement ce que je venais de lui dire, j’espérais que ce n’était pas le cas car j’avais vraiment envie d’en savoir plus sur elle, sur notre mère et sur ce qu’étaient leurs vies. La jeune femme se dirigea ensuite vers la cuisine. Je m’avançai un peu dans le salon, ne sachant pas trop comment réagir je me permis juste de poser mon sac sur le canapé. « Comment tu peux me confirmer tout ça ? Car je t’avoue que oui y’a une ressemblance mais franchement n’importe qui pourrait me le dire. » Sa question me déconcerta totalement, je haussai les épaules, passai une main dans mes cheveux et dis simplement « Honnêtement ? Je n’en sais rien. Ta mère… Enfin nôtre mère… M’a raconté toute l’histoire. Je ne savais pas que tu existais avant le mois dernier et puis j’ai demandé qu’elle me donne ton adresse car je voulais te voir. Te rencontrer… » Dis-je doucement. Elle avait raison sur la ressemblance physique, j’en étais vraiment troublée d’ailleurs a quel point la génétique faisaient les choses bien.