● nom : Kaynes ● prénom(s) : Rebekah Ciara ● surnom(s) : Bekah ● âge : Vingt et un ans ● lieu de naissance : New-York ● casier judiciaire : Proxénétisme ● état civil : Célibataire ● activité(s) actuelle(s) : Officiellement employée dans un McDonald, officieusement prostituée.

+ Franche, forte, exubérante, rigolote, fêtarde, joueuse.
- Naïve, soumise, bagarreuse, impulsive, incompréhensible.

Installée sur ce vieux banc rouillé depuis une bonne dizaine minutes elle s’était perdue dans ses pensées les plus profondes. Sa vie à Broadway, son rêve de devenir danseuse professionnelle… Toute ambition s’était effacée le jour où on lui avait demandé si elle était prête à accepter un job qu’une femme normale refuserait pour survivre. Oui, elle avait fait du chemin, pas dans le bon sens et aujourd’hui une autre perspective d’avenir lui semblait tellement peu probable. Elle était née à New-York, issue d’une famille de chrétiens qui pensaient encore qu’elle était simplement employée dans un McDonald, ils l’avaient pourtant prévenue. Elle n’était pas faite pour la scène, jamais elle n’aurait pu y arriver sans qu’on lui vienne en aide. Elle s’en mordait les doigts maintenant et ils ne comptaient pas en faire plus avant qu’elle ne revienne à la maison. Depuis ce jour, Rebekah avait mis les voiles, Boston semblait si beau dans sa petite tête… Elle n’y avait rien trouvé, juste la misère dans laquelle elle baignait du matin au soir. « C’est combien pour une pipe ? » Elle sortait bien trop vite de ses pensées, la seule chose à laquelle elle pouvait encore se raccrocher. Ôtant sa paire de lunettes elle dévisageait l’homme qui se trouvait devant elle. « Trente dollars. »

« Tu comptes vraiment rester là, à faire les trottoirs alors que tu as du talent ? » Je ne comprenais plus Rebekah, depuis que j’étais tombée par hasard sur une vidéo la montrant en action dans une discothèque je faisais tout pour qu’elle accepte de venir avec moi, j’étais suffisamment forte pour lui permettre de s’améliorer et de percer dans le monde de la danse. « J’ai pas besoin de toi… Je peux me débrouiller toute seule. » Le problème de la jeune femme c’est qu’elle avait tellement été déçue par le passé que faire confiance à quelqu’un relevait du challenge. Je pouvais le concevoir, mais elle gâchait sa vie, la voir faire les trottoirs me tuait. « Bon… Si tu préfères sucer des bites c’est ton choix. » Je ne pouvais pas forcer quelqu’un à faire quelque chose qu’il ne désirait pas faire. Je tournais les talons, lui laissant tout de même ma carte au cas où.